À propos

Le CNAM, Inria et la Société Informatique de France ont uni leurs forces pour relancer le projet de Musée informatique en France.

Lors de l’été 2022, un ensemble d’ordinateurs assez remarquables dont le CDC 6600 ont refait surface. Il s’agissait de la collection de M. Mathon. Le CNAM, INRIA et la Société informatique de France se sont mobilisés pour sauver cette collection. Profitant de cette opportunité, ces 3 entités ont (re)mobilisé un écosystème autour d’un projet de Musée de l’informatique en France.

Depuis plusieurs mois déjà, le projet MINF dont l’objectif est de créer collectivement un musée dédié à l’informatique en France est donc bien de retour sur le devant de la scène. De nombreux acteurs de l’écosystème académique et socio-économique se mobilisent pour que la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de notre discipline devienne une priorité et permette tout autant de garder une trace du passé de l’informatique que de mettre en perspective ses (r)évolutions pour une meilleure compréhension de toutes et tous et de développer des activités de recherche autour de ce patrimoine.

Une lettre pour présenter le projet a été envoyée à la fin de l’été à Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, à Madame la ministre de la Culture et à Monsieur le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé du Numérique.

Les termes de ce courrier sont repris ici dans le texte ci-dessous.

Le contexte de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine informatique en France

  • Il existe en France un très riche patrimoine scientifique, technologique et industriel à la fois matériel et immatériel qui témoigne d’une très riche histoire de l’informatique dans notre pays ;
  • La conservation de ce patrimoine est aujourd’hui morcelée, assurée par des collectionneurs privés, des associations, des entreprises et des institutions. Ces collections constituent un ensemble exceptionnel de dimension internationale ;
  • Les politiques d’acquisition de chacun se complètent, mais sont limitées dans leurs ambitions, ne disposant pas toujours des moyens financiers adaptés ;
  • La conservation de ces artefacts et leur valorisation auprès des publics sont fonction de ce que chacun peut y consacrer mais pas à la hauteur de leur importance historique et culturelle ;
  • L’informatique, à la fois science, technologie, industrie et objet sociétal doit être prise en compte dans sa globalité. Aucune institution en France n’en a, à ce jour, la mission ;
  • Contrairement à la France, de nombreux pays ont compris la nécessité de disposer de structures conservant le patrimoine informatique et le valorisent déjà auprès d’un large public ;
  • La mémoire de l’informatique est fragile. Les technologies deviennent rapidement obsolètes. Certains de leurs inventeurs, pionniers de l’informatique, peuvent encore les expliquer mais pour combien de temps encore ? 
  • L’informatique, au cœur du fonctionnement de la société et des territoires, est en constante évolution. Poursuivre son développement et ses évolutions de manière robuste via son enseignement, sa recherche, sa médiation scientifique et son industrie nécessite de les ancrer fermement dans son histoire ;
  • Le secteur du numérique souffre d’un déficit de plusieurs dizaines de milliers d’emplois alors que les formations dédiées peinent à recruter par manque d’intérêt pour le domaine.

L’objectif 

L’objectif de cet écosystème et de ses soutiens est de construire collectivement un projet pour définir une structure de dimension nationale, éventuellement distribuée en charge de :

  • Conserver, étudier, documenter le patrimoine matériel et immatériel relatif à l’histoire de l’informatique en France;
  • Enrichir, valoriser et promouvoir le patrimoine de la recherche et de l’industrie.